Plus qu'une histoire, un témoignage intime.
Chaque terre que vous foulez reprend vie grâce à vous,
Comme si vous étiez des pluies bienfaisantes tombant sur la terre.
Et l’œil se réjouit de vous voir,
Comme si vous étiez des fleurs écloses dans le regard des gens.

Chant des racines
Bien qu’Ahmed ait commencé son parcours en tant que musicien, c’est sa voix exceptionnelle – captivant les cœurs dès son plus jeune âge – qui est devenue l’âme de son art. Aujourd’hui, Ahmed est reconnu pour sa fusion unique des traditions musicales andalouses et maghrébines, mêlées à des éléments de flamenco.
Sa musique témoigne non seulement de son talent exceptionnel, mais aussi de son profond respect pour l’héritage musical traditionnel marocain qui a façonné son parcours.

La naissance d'une voix
Né à Tanger, au Maroc, en 1983, Ahmed El Maai s’immerge très jeune dans l’univers de la musique, porté par une famille profondément attachée à cet art. Soutenu par son père Mostapha – paix à son âme –, il s’inscrit au Conservatoire National de Tanger à seulement neuf ans.
Attiré à l’origine par la musique orientale et soufie, Ahmed découvre rapidement la profondeur, la poésie et la richesse rythmique de la musique andalouse. Cet art deviendra l’un des piliers de son identité artistique.
Son talent naturel et sa dévotion le distinguent très tôt : dès sa première année, il intègre l’orchestre des élèves du conservatoire et remporte le prix du “meilleur chanteur” lors d’un festival national, devenant ainsi le plus jeune lauréat de cette distinction.
Ces années fondatrices forgent une maîtrise technique impressionnante et un profond amour pour le métissage musical. En parallèle de son apprentissage du chant, Ahmed apprend à maîtriser plusieurs instruments : le violon, l’oud, et plus tard, en autodidacte, le qanun.

Compagnon de l'âme
Au fil de sa pratique, Ahmed découvrit rapidement que l’oud n’était pas simplement un instrument virtuose, mais un véritable allié dans son parcours musical. Ses sonorités riches et ses cordes complexes devinrent une aide précieuse pour son chant, enrichissant son expression vocale et offrant une base idéale à sa créativité.
Lorsqu’il commença à composer ses propres mélodies, l’oud s’imposa naturellement comme un compagnon essentiel, guidant sa vision artistique et approfondissant son lien intime avec la musique.
L’oud est mon compagnon : il m’apporte réconfort, réflexion et une connexion profonde. Ses mélodies ouvrent le cœur, éveillent des émotions intenses et créent un espace propice à la connexion spirituelle.

À la croisée des instruments
Ahmed fut captivé par l’aura unique du qanun, attiré par son design sophistiqué et la complexité de son jeu. Désireux d’en apprendre davantage, il chercha des professeurs et musiciens au Maroc, mais trouva peu de ressources disponibles. Cette rareté l’amena à se concentrer davantage sur l’oud.
Après son installation en Belgique en 2002, sa passion pour le qanun se raviva. Il décida d’en maîtriser l’art en autodidacte, y consacrant de nombreuses années jusqu’à devenir l’un des interprètes les plus talentueux de sa génération.
Parallèlement, dès son adolescence, Ahmed se produisait aux côtés de professeurs et d’orchestres lors de nombreux festivals et concerts. Après sept années de formation au Conservatoire de Tanger, il poursuivit son apprentissage à l’Académie de Musique de Bruxelles, où il se spécialisa dans le violon classique.
Son parcours enrichi par ces diverses influences lui a permis de tisser un langage musical unique, fusionnant traditions andalouses, gharnatis et chgouris avec des accents occidentaux et flamencos.

Aux origines de l'Andalousie musicale
La musique andalouse, souvent saluée comme le fondement de nombreux genres musicaux, a été établie par le légendaire Ziryab, polymathe, musicien et compositeur du IXᵉ siècle originaire de Bagdad.Ziryab apporta sa vaste connaissance de la musique, de la poésie et de la culture aux cours d’Al-Andalus (l’actuelle Espagne), transformant profondément le paysage musical en introduisant de nouveaux instruments, styles et compositions.
Ses innovations révolutionnaires formèrent la pierre angulaire de la musique andalouse, mêlant influences arabes, berbères et ibériques dans une harmonie nouvelle.
De cette riche tradition sont nés trois genres distincts — Chgouri, Flamenco et Gharnati —, chacun considéré comme un « enfant » de la musique andalouse. Bien qu’ils conservent l’essence de leurs origines, chaque genre a évolué de manière unique selon son contexte culturel et géographique.
La profondeur poétique, les mélodies raffinées et la complexité rythmique de la musique andalouse continuent aujourd’hui d’inspirer, affirmant son rôle durable comme « mère » de ces formes artistiques.